retour à la case départ sans passer par le start


une sorte de souvenir que dans l'instant présent
je ne peux raccrocher à quoi que ce soit .....

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C'est comme une impression qui émerge lentement de ma mémoire,
quelque chose qui est depuis longtemps oubliée, cachée, et qui, tout
à coup demande à émerger, à sortir de l'oubli, à revenir à la vie.

De ses mains, je prends le flacon de parfum, en hume longuement
l'odeur subtile tout en la fixant dans ses yeux noirs, pénétrants, qui
me regardent sans ciller, impassibles. Son visage tantôt amical est
marqué maintenant par des traits plus durs.

Il me semble… Oui, il me semble déjà l'avoir vu. Mais où?
Et quand? Ses yeux fouillent en moi, prêt à débusquer une proie.
Peu à peu l'angoisse m'étreint, ma bouche s'assèche et mes entrailles se
nouent.

Je sens qu'elle me juge, que je suis déjà condamné, sans que je sache
qui est là, devant moi, et quelle faute on me reproche.

De nouveau, je respire profondément le parfum. À plusieurs reprises.
Et à chaque fois, il me devient plus familier. Voilà qu'il s'accroche à
une fibre en moi. Une situation, une trace, encore impalpable.

Cela vient de si loin. Il y a si longtemps. Oui, cette odeur éveille une réminiscence. Dans le noir je commence à distinguer des sensations que je ne peux tout à fait préciser. Je revois ma chambre d'étudiant, sous les combles, dans cette grande résidence tout près de l'Université de Genève. J'y ai habité quand je poursuivais mes études de médecine.

C'était il y a trente ans. Près de la Place du Bourg-de-Four. Cet
arôme délicat, oui, c'est là qu'il me ramène… Pourquoi?

Elle me regarde sans dire un mot. Et voilà qu'en plongeant dans son
regard, je….

Yves

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