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Aveugle (version bilingue français-espagnol)

Je m'imaginais, aveugle,
dans ce vieil hôtel à l'odeur un peu poivrée, un brin humide.

Escalier aux marches arrondies et glissantes,
bordé de lilas en fleurs.

La porte carrousel
grince à chaque tour,
au fond du hall de marbre froid,
un comptoir en laiton,
une clochette fêlée,
la voix éraillée de ce vieux réceptionniste,
son odeur de fumée froide.

Ma clé dans la main,
l'odeur de métal acidifié par la transpiration de ma paume.

Prenant la direction de ma chambre,
le parfum délicieusement oriental de celle qui m'avait précédé,
les craquements de l'escalier,
le pli de ce vieux tapis sans moelleux,
le concentré d'un bouquet de roses
sur cette table au milieu du chemin.

Une première porte,
une deuxième porte,
....le numéro 63,
gravé dans le laiton,
cette serrure usée et facile,
une porte lourde.

Javel,
acidité citronnée du propre,
marque de la femme de chambre,
ruguosité amidonnée du drap de lin bien tendu,
la corbeille de fruit sur la table, un peu passée,
cette voisine bruyante qui chante dans la salle de bain mitoyenne.

Première chaussure retirée,
libération des doigts de pieds,
effluves d'une longue journée,
sensation de retoucher terre.

Odeur persistante de vieux mobilier ciré et bien entretenu,
devant la porte un craquement léger.

Frappe légère, mais ferme,
la porte s'ouvre,
le courant d'air me rapporte cette saveur épicée,
chaude, ce parfum merveilleux,

elle est là...

Albert

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