otta (Intervenant non inscrit)
| Envoyé jeudi 09 février 2006 - 14h10: | |
J’ai poursuivi ce songe insolite et étrange Franchissant, enhardie par ma prémonition, Les hautes murailles de l’univers qui ronge Et ma latitude et mon imagination Abandonnant mon corps, je me sentais légère Par le souffle muet d’une brise emportée J’ai survolé les toits d’une ville étrangère Le calme nocturne en complice me rendait Des phrases ! Miracle ! Des phrases suaves Récitées ardemment sous ces toits point énormes Des phrases prononcées par les habitants braves Créatures n’ayant des hommes que la forme « Nous ne blâmerons point, non plus ne jugerons De Notre semblable quelconque conduite Souffrances passées, circonstances fortuites Pouvant la justifier et que nous ignorons, Nous sonderons nos fonds, surmonterons l’épreuve D’aller au bout de soi, connaîtrons notre cœur De cette entreprise, braverons la lourdeur, Maître de soi-même saura faire ses preuves Nous ne fuirons jamais cette difficulté De ce que nous voulons, par crainte d’échouer Qui ne connaît l’échec, ses bienfaits occultés Ignorera toujours quoi faire pour gagner Nous tairons nos peines, souffrirons en silence N’affligeant aux autres supplémentaire poids Tout être étant lésé, nous paraîtra sournois Alors qu’il succombe sous la plaie d’autres lances Nous ne craindrons jamais de vivre la passion Tout en sachant pourtant qu’elle peut héler la mort Quand nous la faisons fuir sans lui causer de tort Qu’elle devient froide à nos nobles intentions La reconnaissance sera le but suprême De notre existence, nous y travaillerons Et l’immortalité cessera d’être un problème Quand morts et enterrés, nos noms subsisteront » J’ai poursuivi ce songe insolite et étrange De cette élévation je garde un souvenir Qui à chaque souffle, terrible me démange J’aurai tant espérer ne jamais revenir |