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Julia
| | Envoyé vendredi 07 mai 2004 - 14h53: | |
Vert d’ivrognerie, rouge de sang sur ton nez alourdi… reposant dans ton journal taché de bière, mon père, tu me fais peine à voir. Tes chaussons sous tes pieds, troués jusqu’aux orteils, ta dégaine mal famée, tu es bien triste à voir, papa.
La télé allumée, le son coupé, les joueurs qui défilent sur l’écran sale de poussière… tu regardes sans regarder une balle passer de pieds en pieds, les yeux livides, vides, triste. Ca me fait mal de te voir, comme ça.
Et alors mon esprit divague, mes pensées s’évadent, et je repense à ces jours, où étant petite, je me baladais sur tes épaules, toi si beau, toi si athlétique. Je suis nostalgique de ces jours là, mais qu’est-ce qui à bien pu t’arriver pour en arriver là, mon père.
Sous tes chaussons, des bouteilles de bière sont moitié vides, le liquide coule sur la moquette délavée, c’est encore maman qui va laver ça, elle a bien du courage, de la volonté, pour t’aimer encore, après tous ces déboires, ces journées a te saouler la gueule, comme un trou sans fond, comme un con qui oublie sa famille, où est passé ton amour, pour les deux femmes de ta vie, papa.
La guerre a frappé la terre un jour, tu es partie combattre ta patrie, tu en es revenu si différent, quelqu'un t’a frappé bien fort, pour que tu changes tellement en quelques mois. C’est la désillusion qui ta fracturé le crane, tu n’aimes plus, tu ne vies plus, tu te laisses aller, mon père.
Mais malgré tout, je me souviens de ces jours pleins d’espoirs, de ces années d’amour et de tendresse, de mon beau papa que j’aime et qui m’aimait. Je suis bien triste pour toi, papa. Te voir comme ça me brise le cœur, mais les morceaux sont encore là pour t’aimer, comme on aime son tendre père, un jour tu m’as tout donné. Merci d’avoir été mon papa.
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personne
| | Envoyé mercredi 16 juin 2004 - 0h01: | |
c'est super émouvant. Quel coïncidence tu portes le même prénom que ma meilleure amie qui aimerai justement dire plein de choses dans le style à son père et qui a d'ailleurs écrit un poème à son père sans oser lui faire lire, trop dur selon elle. |
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