Auteur |
Message |
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine
Inscrit: 12-2003
| Envoyé mercredi 15 décembre 2004 - 13h23: | |
Suture d'après "Terre et mer 9" de Thierry Le Baill Il y a le haut De sable fin, de chair oblongue Le lisse méplat de son dos Sous mes doigts livrés à eux-mêmes Quand les ciels de lit réinventent La simplicité du plaisir Il y a le bas De coulées brunes et de tumeur Au scanner de l’appréhension Quand le corps enflé de traîtrises Fomente une issue dégradante A la bataille du désir Il y a la suture Comme un rebord brûlé à la flamme du cœur Entre l’air et la terre Entre ton corps et moi Entre larme et lumière Sur le fil de ma voix Il y a la suture Quelque part en moi-même entre joie et douleur A l’oblique des mots MC.E http://www.lebaill.com/Images/terreetmer9.JPG |
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine
Inscrit: 12-2003
| Envoyé jeudi 16 décembre 2004 - 9h00: | |
Posté trop vite, trop frais. Je recommence : Suture d'après "Terre et mer 9" de Thierry Le Baill Il y a le haut De sable fin, de chair oblongue Le lisse méplat de son dos sous mes doigts livrés à eux-mêmes Quand le ciel de lit réinvente une adolescence au plaisir Il y a le bas De coulées brunes et de tumeur Au scanner de l’appréhension quand le corps enflé de traîtrises Fomente une issue dégradante à la bataille du désir Il y a la suture Comme un rebord brûlé à la flamme du cœur Entre l’air et la terre Entre ton corps et moi Entre larme et lumière Sur le fil de ma voix Il y a la suture Quelque part en moi-même entre joie et douleur A l’oblique des mots MC.E http://www.lebaill.com/Images/terreetmer9.JPG |
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas
Inscrit: 1-2005
| Envoyé dimanche 09 janvier 2005 - 20h00: | |
Marie- Christine, Quelques remarques : 1. Le haut et le bas. Même si la toile se présente suspendue – comme tous les tableaux -, il faut l’imaginer horizontale. Car, si j’ai bien compris la métaphore qui sous-tend tout le poème, il est question de la plage et de la mer qui font inlassablement l’amour : la continuelle caresse de l’eau sur la chair blonde du sable. Les mots haut et bas, si j’ai vu juste, ne conviendraient donc pas. Il faudrait commencer le poème en suggérant l’horizontalité de la scène qu’il reproduit – mais c’est plus facile à dire qu’à faire. 2. vers 3 : je supprimerais, quant à moi, « le lisse méplat de son dos » et dirais simplement qchose comme :« doigts (ou mains) de l’eau, doigts du sable livrés… etc. » vers 6 simplement : « tumeur, sanie… » (mais c’est un peu dégoûtant) v. 7 simplement : « Appréhension, quand… » v. 8 : pourquoi « dégradante » ? Rien là d’avilissant, ou bien ? v. 9 : j’enlèverais « comme un » et remplacerais rebord par ourlet. Voilà. Tout cela n’est qu’une opinion dictée par ma subjectivité. Tu m’as rendu service par tes remarques. Je tente de te rendre service par les miennes. Bien à toi. André |
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine
Inscrit: 12-2003
| Envoyé lundi 10 janvier 2005 - 9h43: | |
Merci André pour tes remarques. Cela dit, tu pars d'une hypothèse fausse : "si j’ai bien compris la métaphore qui sous-tend tout le poème, il est question de la plage et de la mer qui font inlassablement l’amour : la continuelle caresse de l’eau sur la chair blonde du sable." Dans ce poème, j'ai totalement laissé de côté le motif d'inspiration constant de Thierry, à savoir la mer et la terre. A cause de ses couleurs et de ses contours, je vois dans cette huile un corps nu. Donc, le poème parle du rapport au corps, corps de l'autre ou de soi-même, ce n'est pas forcément indiqué dans les 2 dernières strophes. La notion de "haut" et de "bas" peut être prise dans un sens physique (au-dessus et en-dessous de la ceinture) mais je l'ai pensée plutôt métaphoriquement au sens de paradis pour le haut (rapport amoureux au corps de l'autre) et d'enfer pour le bas (rapport au corps moribond). Quand je parlais de "tumeur" dans la 2ème strophe, je voulais bel et bien parler du cancer, d'où la fin dégradante de ce corps à l'issue de la maladie, malgré le désir de s'en sortir, malgré la lutte de l'esprit. En fait, ce que j'ai voulu dire dans les 2 1ères strophes, c'est que le haut, c'est le corps de l'amour, et le bas celui de la mort. Dans la dernière strophe (la suture), j'essaie de dire que c'est le langage (la poésie) qui permet de réconcilier, de souder, le paradis et l'enfer, l'amour et la mort du corps, la joie et la douleur. Bon bien sûr tout ça, c'est l'intention de l'auteur. Ce n'est pas ainsi que tu as lu le poème, ce qui montre que ce n'est pas ce que dit le texte formellement. Je vais laisser reposer un peu et voir ensuite comment je pourrais renforcer certains aspects pour que mon intention soit plus claire. Merci de m'avoir alertée sur l'inachèvement de ce poème. |
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas
Inscrit: 1-2005
| Envoyé lundi 10 janvier 2005 - 10h24: | |
Ah ! je n'avais pas du tout lu SUTURE correctement. Le titre aurait dû me mettre la puce à l'oreille. Tu fais un peu le contraire de ce que je fais. Mes titres sont les mêmes que ceux du peintre, car je n'invente presque rien. Je tâche simplement d’« entrer » dans son tableau et de transformer en mots les couleurs et les formes que je vois. Ta mise au point est absolument nécessaire à qui veut comprendre ton poème dans son état actuel. |
|