Réchauffé par cet agréable soleil matinal,
pris dans le ballet des mouettes piaillantes,
mon attention fut ce matin là attirée par une odeur inconnue,
délicate, encore diffuse.

Nouveauté agréable dans ce tableau que j'avais lentement construit,
je sentais, sans pouvoir la caractériser,
une présence soutenue, une touche à part.

Je cherchai à lui associer d'autres indices,
un bruit, un souffle, une démarche,
mais sans succès,
la dominante restait portuaire.

Plus tard ce même jour,
terminant l'après-midi sur une terrasse ombragée,
je retrouvais cette même odeur.

Elle ne correspondait à aucun des nombreux parfums que j'avais connu,
et me saisit par ces puissantes notes orientales.

Je pris ma canne et me dirigeai vers sa source présumée.

Connaissant encore mal la topographie du lieu,
je renversai quelques chaises et écrasai un ou deux pieds,
jusqu'à cette main, qui doucement se posa sur mon bras.

L'odeur avait une voix, du doigté, de l'aplomb,
et me proposa simplement de m'asseoir à sa table.