retour à la case départ sans passer par le start

Ne pleure pas,
tu sais que je ne peux le supporter.
Colle-toi à mon torse,
avec cette douceur d’une mer calme,
comme tu le faisais autrefois.

Je te sens toujours aussi belle
avec tes yeux pers que j’imagine,
sans jamais les avoir vus.
Je te retrouve, en entendant ta voix,
fragile et hésitante.
Oiseau migrateur qui revient,
après si longtemps,
et de si loin au-delà de l'horizon.

Tu es enfin venue
à ce rendez-vous,
toi qui parfumais mon cœur
malgré ton absence.
Je n'osais plus y croire,
j’avais renié les dieux,
après tant d'années
d'un si lourd silence...

Je te suivais de loin,
m’imaginant les villes,
bruyantes ou exotiques,
où te conduisaient tes concerts.
Tantôt t’éloignant de moi,
tantôt te rapprochant…
au gré de la vie,
au gré des vents…
sans que l’on puisse se croiser,
que l’on puisse se retrouver,
que l’on puisse se souvenir
du parfum de nos peaux,
jadis si souvent entremêlées…

Mais j'étais sûr, malgré tout,
malgré le temps qui a passé,
vite comme rivière,
que tu reviendrais au port,
au creux de mon étreinte,
que tu échouerais de nouveau
dans cet hôtel vieillot
où nos corps s’étaient connus..

Au dehors les mêmes bruits,
au-dedans les mêmes échos,
les mêmes odeurs d’un décor,
que j'imagine sans âge,
suranné et rococo.

Je sais que tu me fixes,
sans rien dire,
mais sans te voir je lis en toi,
j'entends les mots,
ceux que ta bouche n’ose prononcer,
je les sens doux comme le miel,
bleus comme le ciel,
dis-les moi tout haut.
Il le faut,
afin que je sois sûr de ne pas rêver.
Que je sois certain que tu es bien là,
nue auprès de moi…

Yves

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