Ne pleure pas, tu sais que je ne peux le supporter. Colle-toi à mon torse, avec cette douceur dune mer calme, comme tu le faisais autrefois. Je te sens toujours aussi belle avec tes yeux pers que jimagine, sans jamais les avoir vus. Je te retrouve, en entendant ta voix, fragile et hésitante. Oiseau migrateur qui revient, après si longtemps, et de si loin au-delà de l'horizon. Tu es enfin venue à ce rendez-vous, toi qui parfumais mon cur malgré ton absence. Je n'osais plus y croire, javais renié les dieux, après tant d'années d'un si lourd silence... Je te suivais de loin, mimaginant les villes, bruyantes ou exotiques, où te conduisaient tes concerts. Tantôt téloignant de moi, tantôt te rapprochant au gré de la vie, au gré des vents sans que lon puisse se croiser, que lon puisse se retrouver, que lon puisse se souvenir du parfum de nos peaux, jadis si souvent entremêlées Mais j'étais sûr, malgré tout, malgré le temps qui a passé, vite comme rivière, que tu reviendrais au port, au creux de mon étreinte, que tu échouerais de nouveau dans cet hôtel vieillot où nos corps sétaient connus.. Au dehors les mêmes bruits, au-dedans les mêmes échos, les mêmes odeurs dun décor, que j'imagine sans âge, suranné et rococo. Je sais que tu me fixes, sans rien dire, mais sans te voir je lis en toi, j'entends les mots, ceux que ta bouche nose prononcer, je les sens doux comme le miel, bleus comme le ciel, dis-les moi tout haut. Il le faut, afin que je sois sûr de ne pas rêver. Que je sois certain que tu es bien là, nue auprès de moi Yves |
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